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    La déchirure - Chapitre 7

     

     

    Elle avait tout donné,

     Vieille folle utopique

     A cet homme brisé,

     Ce garçon atypique

     Qu'elle avait adopté

     A coup de confidences

     Au fil de ces années

     D'échanges à distance..

     Elle avait tout donné,

     Elle dont l'existence

     N'était plus que blessure,

     Elle était presque sûre

     Qu'à force de l'aimer,

     A force de patience,

     Elle reconstruirait...

     La route était tracée,

     Jusqu'au bout, toute droite.

     Comme elle s'est appliquée,

     Aimante et maladroite,

     Dans son rôle de femme,

     De maîtresse, d'amie,

     De médecin de l'âme !

     Dépensant sans compter

     Son ultime énergie

     Pour eux, pour elle et lui.

     La partie était loin

     D'être gagnée d'avance,

     Elle avait en urgence

     Ouvert pour lui son cœur,

     Ses amis, sa maison,

     Entraînant sa famille

     Dans cette déraison...

     Qu'importe, le bonheur

     C'était peut-être ça

     Se contenter de peu,

     Avancer pas à pas,

     Partager des instants

     De grande connivence

     Ne pas trop demander

     Pour ne pas décevoir

     Savoir toujours donner

     Et parfois recevoir...

     Çà aurait pu marcher,

     Elle a failli y croire...

     Elle a tant attendu,

     Mais elle n'a rien reçu !

     Il a dû essayer,

     Mais il n'a jamais pu!

     Ce vide sidéral

    Qui lacère son cœur

     Cette envie de hurler

     Qui la prend à toute heure,

     Ce sentiment profond

     D'avoir fait tout rater

     Par un trop d'attention

     Et de naïveté !

     Pour qui se prenait-elle

     Pour penser qu'elle serait

     Plus qu'un havre de paix

     Et de sécurité ?

     Le silence s'installe

     Insidieux, infernal...

     Et de larmes de sang

     En sanglots réfrénés,

     Elle sent, finalement

     Qu'elle n'aura plus jamais

     L'envie de s'accrocher

     A lui, où à la vie,

     Elle est à bout, cassée...

     Et pourtant, elle sourit !

     Il le faut, elle le doit !

     Mais saura-t-il jamais

     A quel point ces dégâts

     Seront irréversibles

     Et comme il l'a brisée

     Le géant insensible ?

     Lorsqu'il repartira

     vers un nouveau destin,

     Elle ne lui dira rien :

    Son ultime combat

     Pour qu'il tourne la page

     Sans dommage !

     

     

    Gibulène - Mars 2010

     

     

     

     


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